Interview de José Mendes

Le 07 janvier 2016, j'ai pu discuter avec le directeur de production du groupe Donaire, une des usines qui produit pour Pierre Hardy, située au Portugal. Avec José Mendes, nous avons eu une discussion téléphonique au cours de laquelle je lui ai posé quelques questions afin de comprendre les raisons por lesquelles on préfère produire au Portugal plutôt qu'en France. Cette interview a été réalisée en portugais, je l'ai ensuite traduite.

1- Que produit le groupe Donaire ? Le groupe Donaire produit des chaussures sportives urbaines (de luxe) qu'on appelle plus couramment "baskets"

2- Où est il localisé? Notre usine est localisée dans la région Nord du Portugal, aux abords de la ville historique de Guimarães

3- Combien de marques sont actuellement en association avec votre entreprise ? Actuellement nous avons plusieurs projets en cours de développement. Nous sommes en association avec 6 marques de luxe, dont Pierre Hardy. Parallèlement nous travaillons aussi avec quelques marques moins connues, qui ne produisent pas du luxe.

4- Ces entreprises sont-elles nationales ou étrangères? Toutes ces entreprises sont étrangères, nous avons uniquement un marché externe.

5- Combien de salariés avez vous? 140 employés travaillent chez Donaire en 2015.

6- Pour vous, qu'est ce qui fait d'une chaussure une chaussure de luxe? Une chaussure peut être considérée comme une chaussure de luxe lorsqu'elle est d'un style, d'un design original. La créativité du concepteur compte aussi beaucoup. Mais c'est surtout la qualité de la chaussure qui en fait une chaussure de luxe. La qualité non seulement par rapport aux matériaux utilisés mais aussi par rapport au travail appliqué des personnes qui fabriquent la chaussure.

7- Quel est le coût de production d'une chaussure chez vous? Comme je vous l'ai dit, nous produisons deux catégories différentes de chaussures. Nous travaillons des matériaux très chers, c'est pour cela que le coût de production moyen d'une chaussure chez nous est relativement haut : il tourne autour des 70 euros.

8- Avez-vous le monopole de l'industrie de la chaussure au Portugal ou existe-t-il des entreprises similaires à la vôtre? Nous sommes loin d'avoir le monopole, au Portugal il existe encore énormément d'usines qui produisent des chaussures. En revanche, dans le domaine du luxe, au Portugal nous sommes une des meilleures entreprises. Et plus précisément, dans la catégorie de chaussures que nous produisons nous avons presque le monopole.

9- Avez-vous une idée de la raison pour laquelle vos clients décident de produire chez vous et non dans d'autres usines?

Je pense que la confiance qu'on instaure avec nos clients est fondamentale à leur fidélité. Nous faisons un travail de bonne qualité, avec beaucoup de sérieux et dans les délais impartis. De plus, comme toute bonne entreprise, chez nous le client est roi et nous faisons tout ce qu'il demande.

10- Quelle est la place du Portugal dans l'industrie de la chaussure de luxe ?

Le Portugal a une place importante au niveau européen dans l'industrie de la chaussure. La production de chaussures nécessite un quantité importante de main d'oeuvre et c'est précisément notre atout. Ensuite, la qualité de notre travail mais surtout le prix que nous proposons attire beaucoup les entreprises. Le Portugal est l'un des derniers pays produisant encore des chaussures de luxe. Je pense que dans les années à venir le made in Portugal va continuer à gagner de l'importance.